Esthétique naturaliste et relation esthétique: la leçon de Gustav Theodor Fechner

old_uid11782
titleEsthétique naturaliste et relation esthétique: la leçon de Gustav Theodor Fechner
start_date2012/11/08
schedule17h-19h
onlineno
location_infosalle Pasteur
summaryAinsi que l’a remarqué Jean-Marie Schaeffer, si l’esthétique est sans conteste une spécialité philosophique, elle s’est renouvelée de manière à se tourner vers “une analyse de la relation esthétique conçue comme une conduite humaine spécifique” dont la compréhension exige la collaboration de diverses disciplines, de l’histoire de l’art aux neurosciences en passant par la sociologie, l’anthropologie et la psychologie. Le domaine connu sous le nom d’esthétique empirique n’est cependant pas nouveau: comportant principalement des recherches de psychologie expérimentale, il fait remonter ces origines aux travaux de Gustav Theodor Fechner (1801-1887), figure fondatrice de la psychophysique. Dans Vorschule der Aesthetik (1876), Fechner proposait de développer une esthétique “empirique” et von Unten. Contrairement à l’esthétique “philosophique” qui commence von Oben par des concepts tel que celui du Beau, l’esthétique empirique partirait de phénomènes empiriques irréductibles, tels que les sensations de l’agréable et du désagréable que l’on ressent face aux objets. Comme le disait Charles Lalo, futur détenteur de la chaire “d’esthétique et de science de l’art” à la Sorbonne, dans sa thèse de 1908 sur L’Esthétique expérimentale contemporaine, les “trois points de vue fondamentaux de l’école de Fechner sont le sensualisme [mettant l’accent sur les sensations de plaisir/déplaisir], l’empirisme et l’expérimentation.” Ces trois “points de vue,” dont Lalo critiquait l’application trop étroite, sont restés ceux de l’esthétique empirique et de son plus récent développement: la neuroesthétique. Cependant, comme cet exposé cherchera à le montrer, le rapport de Fechner à l’esthétique philosophique et son appréhension des limites de l’esthétique empirique sont plus nuancés qu’on ne le dit généralement et met en relief certaines lacunes fondamentales dans les approches visant à aborder la relation esthétique d’un point de vue exclusivement naturaliste.
responsiblesNiveleau, Bitbol