Esprits malades ? Le rôle de la clinique dans la philosophie du XIX siècle

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titleEsprits malades ? Le rôle de la clinique dans la philosophie du XIX siècle
start_date2019/02/22
schedule18h30-20h30
onlineno
location_infosalle Maurice Allais
detailsInscription préalable requise sur le site du Ciph
summaryLe terme « philosophie », loin d’être un désignateur rigide, a été utilisé pour indiquer des pratiques érudites très différentes selon les lieux et les époques. En France, après les conflits politiques et idéologiques ayant suivi la Révolution, c’est au cours du long 19ème siècle, avec le « spiritualisme », qu’elle a commencé à se donner une identité disciplinaire ou une système de normes relativement stable, impliquant un corpus, des institutions délivrant des diplômes, des procédures d’évaluation, etc. Contrairement à ce qui se passait en Allemagne et dans la plupart de l’Europe, cette discipline a été enseignée au sein de la Faculté de Lettres, et dans la classe terminale ; elle a ainsi joué le rôle d’un dispositif idéologico-pédagogique d’inculcation de valeurs et de normes de conduites utiles à former les citoyens. Au cours de cette période, afin de conserver leur légitimité, les « philosophes » ont du se confronter ) d’autres producteurs de connaissance, formés dans d’autres Facultés. Les premiers conflits qui marquèrent le 19ème furent ceux avec les médecins, et notamment avec les aliénistes. L’idée de maladie mentale, affectant l’« âme « à travers le corps, ne pouvait que poser problème pour une classe de producteurs de connaissance intéressés à défendre à tout prix l’idée d’une « raison impersonnelle » commune à tous les hommes, ou ce que, quelques années plus tard, Windelband appellera une « conscience normale ». Au cours du Deuxième Empire (1952-1870), l’ingérence de philosophes spiritualistes dans la première société psychiatrique, la « Société médico-psychologique » constitue un moment marquant de la confrontation entre médecins « aliénistes » et philosophes lettrés, essentielle au développement de nouveaux savoirs cliniques qui prendront le nom de « psychologie scientifique » à partir des années 1870. Cette intervention portera sur la longue histoire de la constitution, d’une part, d’une idée, toujours problématique et toujours à la fois contestée et acceptée, d’ « Esprit normal » et, corrélativement, d’une méta-norme propre à la « philosophie » en tant que pratique érudite sui generis.
responsiblesLacour