Comment interpréter la fréquente textuelle dans les changements linguistiques

titleComment interpréter la fréquente textuelle dans les changements linguistiques
start_date2024/12/20
schedule14h
onlineno
location_infosalle A4-32
summaryDans la perspective des systèmes complexes, le changement linguistique est vu comme l'émergence d'une nouvelle convention au sein d'une communauté d'agents en interaction (Blythe & Croft 2012), donnant lieu au remplacement d'une forme établie par une innovation. Dans les corpus de textes, ce remplacement peut être apprécié par une augmentation de fréquence relative de l'innovation suivant une courbe logistique dite "en S" (Kroch 1989, Feltgen et al 2017, Zimmermann 2023). Celle-ci a donc été interprétée comme le signe d'une diffusion de l'innovation à travers la communauté des locuteurs (Ghanbarnejad et al. 2014). Pourtant, cette interprétation ne permet pas de comprendre certains phénomènes, en particulier, dans le cas de constructions à argument comme venir de + Vinf, l'émergence d'un profil zipfien spécifique de la construction (Ellis 2012). Pour résoudre cette difficulté, nous déconstruisons la fréquence textuelle de 25 constructions à argument en trois composantes : une composante de prévalence (adoption de la forme par les auteurs du corpus), une composante de diffusion lexicale (nombre d'unités lexicales rencontrés dans l'argument), et une composante d'enracinement ou de routinisation. Cette déconstruction permet de montrer que la prévalence n'explique que marginalement la fréquence textuelle, celle-ci traduisant bien plutôt l'enracinement d'une nouvelle forme sur un domaine lexical délimité.
responsiblesVignes, Berestycki, Nadal